En intitulant son nouveau spectacle Et voilà, les chansons de son dernier album Ode en bandoulière, Stephan Eicher semble poursuivre son chemin de troubadour éternel avec la simplicité intimiste qu’on lui connaît depuis maintenant 40 ans.
En paraphrasant le titre d’une de ses célèbres chanson, il n’y a pas d’ami comme Stephan Eicher. Comme ragaillardi par les épisodes de confinement où l’introspection a renforcé son goût pour les choses essentielles, il revient étreindre son public pour partager une nouvelle volée de chansons bleues dessinant une ode à la fraternité. Sa façon à lui de rentrer en résistance face aux dérives de notre société et aux déboires du monde, c’est de creuser inlassablement le même sillon, en continuant d’écrire et d’enregistrer des chansons.
Après avoir bouleversé son public avec ses Homeless songs en 2020, le suisse joue avec Ode sur cette veine humaniste intimiste touchant à l’universel. Une ode aux joies simples, à la douceur, à la lumière qui réunit les deux EP que l’artiste a fait paraître plus tôt en 2022 avec cinq titres inédits. Des histoires portés par de sensibles textes de Philippe Djian et Martin Suter, fidèles complices. Parmi lesquelles la magnifique Le Plus Léger au Monde, ou ce diptyque Orage et Eclaircie.
Pour les offrir sur scène, après des concerts acoustiques ou des spectacles avec automates et fanfare de cuivres, il opte pour une nouvelle formule. Accompagné par trois musiciens réunis autour d’une solide table en bois ornée de bougies. Ambiance refuge de montagne – suisse, évidemment – propice à l’intime échange de la plus grande beauté. Un jurassien, Simon Gerbe, qui passe de la guitare à la basse ou à la batterie, Reyn Ouwehand (complice sur Ode) aux claviers et programmations, et Noemie Von Felten qui contribue à la magie de l’atmosphère avec sa harpe. De quoi happer et bouleverser une audience à laquelle Eicher donne aussi de belles relectures de ses titres phares. Offertes comme dans un cocon.
Le 2 mars à L’Amphy de Yutz