En adaptant le roman à succès de Paul Gallico publié en 1958, Anthony Fabian propose ce mois-ci une fantaisie légère dans le monde de la haute-couture. Une robe pour Mrs Harris nous offre, le temps d’un film, une jolie évasion entre Londres et Paris.
Londres, 1957. Ada Harris est une femme de ménage d’une soixantaine d’années. Habitant à Battersea, dans le sud de la capitale britannique, elle se rend chaque jour de maison en maison, pleine d’entrain et de motivation. Des heures durant, elle nettoie, astiquer et fait briller des intérieurs riches et bourgeois, qui témoignent – dans son esprit du moins – d’existences bien plus passionnantes et glamour que la sienne. Seule depuis que son mari Eddie a été porté disparu au combat, notre héroïne s’interdit inconsciemment d’aimer. Certes, elle ne s’autorise pas à retomber amoureuse d’un autre homme, par soucis de fidélité à son époux, qui ne donne pourtant plus signe de vie. Mais c’est un objet qui va ranimer la flamme de ses sentiments. En effet, un jour qu’elle est occupée à récurer la chambre d’une de ses clientes habituelles, elle tombe éperdument sous le charme d’une robe Dior, nonchalamment déposée sur un fauteuil à côté du lit. Soudainement, son existence prend un sens nouveau : elle se promet de tout mettre en œuvre pour s’offrir pareil habit luxueux. Elle travaille sans relâche, et va même jusqu’à s’affamer. L’argent épargné devra lui servir à s’acheter une robe faite sur mesure, l’objet de toutes ses convoitises, pour la somme de 600 livres. Le sort lui donne un coup de pouce puisqu’elle finit par recevoir une pension de veuve de guerre. Son pécule et ses économies durement gagnées lui permettent de se rendre à Paris dans la maison de couture du célèbre Christian Dior. Sur place, elle se lie par hasard d’amitié avec deux employés : André, le comptable, et Natasha, une mannequin. Mais l’intrusion de la modeste Ada dans l’univers fastueux et très exclusif de la haute-couture ne sera pas du goût de Claudine Colbert, la directrice snob et méprisante. Pourtant, que cette dernière le veuille ou non, la maison Dior va se voir foncièrement transformée grâce à la vision singulière d’Ada Harris.