Comédie noire, tendre et cynique à la fois, Barry est portée par le brillant Bill Hader, qui co-crée également la série. L’antihéros éponyme nous réserve bien des surprises.
À première vue, Barry est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus banal : il ne fait pas de vague, il est attaché à sa routine, et il observe la vie d’un œil mélancolique et indolent. Fait notable cependant : Barry est tueur à gage, détaché et implacable. Mais il s’ennuie, ses journées de travail ressemblant plus à des heures de planques et de filatures qu’à ce que le cinéma Hollywoodien laisse imaginer à travers ses Léon et autres Hitman. Barry sombre lentement dans la dépression et ne s’en cache pas. Une de ses missions finit par le mener à Los Angeles, jusque dans un cours de théâtre où il suit une de ses cibles. Et là, c’est la révélation : il découvre une troupe d’aspirants comédiens coachés par un professeur au talent quelque peu contestable. Le théâtre devient son salut, la scène donne un sens à sa vie. Il va faire la connaissance de plusieurs personnages touchants dans leur désir acharné d’atteindre leur rêve, confinant parfois au pathétique. Pour la première fois, il parvient à se lier d’amitié – voire plus – ce que sa profession ne lui a jamais permis. C’est décidé : Barry veut abandonner son activité criminelle et se consacrer pleinement à sa toute jeune passion, poussé par l’enthousiasme et les encouragements de ses nouveaux camarades. Bien entendu, il ne sera pas si simple d’opérer ce changement de vie : son oncle et patron ne voudra pas renoncer à sa vache à lait, qui a été si fructueuse jusque-là. Mafia tchétchène et cartels boliviens sont au rendez-vous. Résigné, Barry sera bien obligé de composer avec ses deux vies, en prenant bien garde à ce que celle de l’acteur ne rencontre pas celle du tueur par inadvertance.