Face aux nuisances, à l’insécurité et aux incivilités causées par les établissements de nuit du centre-ville de Metz, les membres du Collectif Poncelet réclament des solutions. La Ville de Metz s’y emploie mais la Préfecture n’est pas sur la même longueur d’onde.
Nous demandons à ce que Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, réagisse à cette situation, assume le rôle d’autorité étatique contrairement au Préfet, et prenne en compte nos revendications. Nous lui avons déjà envoyé un courrier recommandé le 12 janvier pour l’alerter de ces problèmes et sommes en attente d’une réponse », écrit le Collectif Poncelet dans un communiqué de presse daté du 18 janvier dernier.
Une communication qui confirme que pour une partie des riverains du quartier Poncelet à Metz, les nuits – certaines d’entre elles en tout cas -, continuent d’être perturbées par des cris, des rixes, des dégradations… Autant de nuisances récurrentes causées par des clients fréquentant l’une ou l’autre des trois boîtes de nuit du centre-ville sises dans ce quartier. Si le Collectif s’est fendu d’un communiqué, c’est aussi pour dénoncer l’absence de réaction de Laurent Touvet, face à la situation. Une position que le préfet de Moselle a motivé par le fait qu’il manque de « preuves tangibles et objectives » pour agir. Et cela alors qu’il a en sa possession 200 vidéos ou bien encore 583 rapports de police (en 2022), s’étonnent le Collectif Poncelet mais également Hervé Niel, l’adjoint au maire de Metz, en charge de la sécurité qui confirme la mise à disposition de nombreux éléments. « Que faut-il pour que des mesures concrètes soient prises par la préfecture ? Faut-il une agression de plus, malgré la présence systématique de la Police Municipale, aux pouvoirs juridiques, certes limités ? Faut-il une réaction incontrôlable des riverains ? Nous sommes en droit de nous interroger ! », questionne Hervé Niel.
La municipalité est d’autant plus remontée que cela plusieurs semaines déjà qu’elle s’active pour tenter de trouver des solutions. Elle a reçu certains des responsables des établissements et échangé avec les riverains concernés. « Nous sommes dans le dialogue permanent », précise régulièrement François Grosdidier, le maire de Metz qui insiste pour que les dirigeants des établissements assument pleinement leurs responsabilités. Une réduction des horaires d’ouverture est également évoquée mais cela ne réglera en rien le problème sur le fond, dans la durée. Le maire qui plaide pour une installation des discothèques en périphérie (en zone non habitée), est aussi favorable à une fermeture provisoire des trois établissements concernés mais c’est la Préfecture qui a le pouvoir de les prononcer. Si les éléments manquent à ses yeux pour intervenir, le Préfet a toujours la possibilité de mandater les services de police pour se faire une idée précise de la « situation », fait-on savoir du côté de la municipalité.
Pour « avancer », le Collectif Poncelet demande quant à lui la mise en place d’un conseil de la nuit impliquant tous les acteurs concernés : les riverains, les tenanciers d’établissements de nuit, la municipalité, la préfecture, les représentants des forces de l’ordre.