La Chambre des Notaires d’Alsace-Moselle (NAM) organisait ce lundi 18 septembre à Metz une conférence de presse commune aux trois départements. Et le bilan dressé concernant l’évolution du marché immobilier au cours du premier semestre 2023 n’est pas vraiment bon…
« Nous souhaitons une prise de conscience des pouvoirs publics pour juguler les problèmes que nous rencontrons actuellement. » Maître André Lombardi, président de la Chambre des Notaires de la Moselle en appelle aux différents décideurs politiques dès les premiers mots de sa prise de paroles afin que ces derniers envoient des signaux forts pour encourager à nouveau l’investissement.
Car les chiffres des six premiers mois, s’ils ne sont pas catastrophiques, ne sont pas spécialement bons. Une reprise est espérée pour l’année prochaine et le notaire de la place messine lance un appel clair : « Restons calmes devant cette situation ! »
En effet, après deux années 2021 et 2022, considérées comme hors normes, en termes de volumes de transactions et d’augmentation des prix de vente, il ressort que le marché immobilier connaît un fort ralentissement avec une baisse des transactions allant de -12% pour les terrains à bâtir et jusqu’à -20% pour les appartements anciens.
En Moselle, le prix médian des maisons a augmenté de 3% alors que celui des appartements a connu une envolée de 7,6%. Sur notre territoire, seul le prix médian des terrains à bâtir a connu une légère diminution de 1,3%. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse du volume des transactions comme la diminution du pouvoir d’achat des ménages à cause de l’inflation, les conditions d’accès de plus en plus strictes et contraintes au prêt immobilier mais encore la réticence des vendeurs à baisser le prix de vente. Sur ce dernier point, Maître Eric Ricou, Président de la NAM, prévient : « Pour compenser le phénomène traversé sur le marché de l’immobilier, il faudrait une baisse de 5% sur les prix de vente. Il faudra du temps au vendeur pour se faire à cette idée, mais nous n’aurons pas le choix ! » avant d’ajouter : « Nous attendons aussi des banques qu’elles remettent en place des situations de financement plus abordables car actuellement 1 dossier sur 2 se voit retoquer. Pour l’instant, les gens se montrent résignés et n’effectuent même plus de démarches. » Malgré ce point noir au tableau, la demande à d’accession à la propriété demeure encore très forte, de quoi espérer un retournement du marché malgré cette « crise exceptionnelle et violente. »
Dans ce contexte, les notaires alsaco-mosellans souhaitent donc tirer la sonnette d’alarme par crainte d’une crise du logement concernant l’accession à la propriété mais aussi la location. En effet, la nouvelle réglementation décidée par le gouvernement concernant les diagnostics de performance énergétique (DPE) a un « effet assez pervers » selon André Lombardi qui prévoit « une sortie des logements du parc immobilier » et de manière mécanique un marché qui se tend encore plus. Pour rappel, à partir de 2025, les propriétaires d’appartement ne pourront plus louer un logement avec un DPE classé G et à partir du 1er janvier 2028 cela sera élargi aux logements ayant un DPE classé F.
Le chiffre : 3 500
Avec un peu plus de 3 500 transactions immobilières enregistrées sur son territoire au cours du premier semestre 2023, le département de la Moselle vient d’enregistrer son plus faible nombre de ventes -tous types de biens confondus- concernant les premiers semestres de ces cinq dernières années.