Confronté à des difficultés de recrutement, le réseau de transports LE MET’ a organisé un job-dating visant à recruter des conducteurs de bus et des mécaniciens, le 13 septembre dernier. Bilan de l’opération avec le directeur général du réseau de transport LE MET’, Franck Duval.
Combien gagne un conducteur de bus du réseau LE MET’ ?
Le salaire brut, lissé sur un an, d’un conducteur qui débute sa carrière est de 2 493 euros par mois, pour 35 heures par semaine. Après un an d’ancienneté, le salaire passe à 2 661 euros. Cela comprend le salaire de base, le 13e mois et toute une série de primes. S’y ajoutent encore des avantages sociaux comme des tickets restaurant, une mutuelle ou une épargne salariale. Bien évidemment la rémunération évolue régulièrement, au fil des années.
Quel bilan tirez-vous de votre récente opération de job-dating ?
Nous avons accueilli plus de monde que nous ne l’espérions. Il est encore trop tôt pour dire que l’opération a porté ses fruits mais nous avons rencontré des candidats intéressants et motivés. Nous verrons dans les semaines à venir si cela se traduit par des embauches. Nous avons également enregistré de nombreuses candidatures de personnes désireuses d’intégrer la formation visant à obtenir le titre professionnel de conducteur de transport de voyageurs reconnu par l’État (Permis D/FIMO). La prochaine formation qui débute le 26 septembre et se déroule à Fèves, est complète. Cette opération qui permettait aux candidats de faire le plein d’informations, de découvrir le métier et même de s’y projeter en prenant le volant d’un bus, nous conforte dans l’idée que pour recruter, il nous faut nous montrer agiles et inventifs.
À quoi s’engagent les personnes dont vous financez la formation ?
Nous n’imposons aucune contrepartie. Nous n’avons aucune assurance sur le fait que la personne formée nous rejoindra à l’issue de sa formation. Je pars du principe que quelqu’un qui est motivé, qui a du savoir-être et le sens du service peut faire un excellent conducteur de bus. Et nous en avons besoin. Alors banco, nous finançons dès lors sa formation (3 à 4 mois) et lui proposons systématiquement un CDI à l’issue de l’obtention de son permis et du FIMO.
Compte tenu des conditions proposées, comment expliquez-vous vos difficultés à trouver des conducteurs. Qu’est-ce qui « bloque » ?
Je vous retourne la question car ces difficultés pour recruter concernent bien des métiers. Pourquoi les entreprises ou les organisations peinent-elles à trouver des serveurs, des poissonniers, des enseignants, des maitres-nageurs… ? Personnellement, je n’ai pas la réponse. Le Covid a bouleversé le rapport que de nombreuses personnes ont avec le travail, à attiser la quête de sens ou l’envie d’autre chose. J’imagine que tout cela entre en ligne de compte. À nous d’agir pour gagner en attractivité.
Les entreprises luxembourgeoises du transport disent rencontrer, elles aussi, beaucoup de difficultés à trouver des conducteurs, notamment car les professionnels frontaliers hésitent aujourd’hui à franchir la frontière. Est-ce que vous l’observez aussi ?
Depuis la gratuité des transports, les entreprises luxembourgeoises du secteur ont besoin de beaucoup de conducteurs. Et au-delà de proposer des rémunérations plus attractives, elles n’hésitent d’ailleurs pas à venir démarcher nos salariés. Mais je constate que la très grande majorité de nos conducteurs qui sont partis travailler au Grand-duché, reviennent chez nous après quelques années. Pourquoi ? Parce que s’ils sont mieux rémunérés de l’autre côté de la frontière, ils travaillent 40 heures, parfois plus tard le soir ou plus tôt le matin. Ils ont également moins de congés et doivent faire les trajets ce qui prend du temps et coûte de l’argent… Les professionnels lorsqu’ils prennent tout en considération, s’interrogent et hésitent. Et s’est d’autant plus vrai actuellement qu’avec la montée des prix des carburants, le Luxembourg a perdu encore quelques points en termes d’attractivité car se déplacer coûte plus cher. Cela dit, si la proximité du Grand-duché complique un peu plus nos recrutements, ces derniers sont difficiles partout en France. Il manque actuellement 8 000 conducteurs dans l’ensemble du pays.
Pour plus de détails sur les emplois de conducteurs mais également de mécaniciens proposés par Le réseau de transports LE MET’, voir :
www.lemet.fr (espace-recrutement)