Écrit par un connaisseur de la vie politique, Esthétique de la trahison plonge le lecteur dans l’intimité des femmes et des hommes de pouvoir. C’est un roman, mais…
La réélection de François Stolon, jeune président de la République française, devait être une formalité… Le système semblait avoir désigné le vainqueur quand un tragique accident de vélo vient gripper des machineries bien huilées et va faire ‘dérailler’ la campagne électorale. Chaque journée, chaque week-end, chaque semaine défilent au rythme des crises permanentes, des annonces de campagne, des demandes pressantes des journalistes ». Esthétique de la trahison, contrairement à ce que pourrait laisser supposer son titre est bel et bien un roman. Mais il emporte le lecteur dans l’intimité des femmes et des hommes de pouvoir comme si micros et caméras y avaient été dissimulés : du palais de l’Élysée aux plateaux de télévision, des bancs de l’université à ceux de l’Assemblée nationale, des QG de campagne à la propriété d’un milliardaire, des sièges d’un taxi à ceux des limousines officielles, d’un ministère au cabinet d’un juge d’instruction. Tout un univers d’autant mieux cerné que Stéphane Juvigny en connait les coulisses. Il conseille des politiques et des entreprises et a notamment exercé en cabinets ministériels. Et pour que ce soit une réelle fiction (et éviter que l’on cherche des personnages existants) tout cela se passe dans une « France qui n’est pas tout à fait la même », précise l’auteur. Alors pourquoi ce titre Esthétique de la trahison ? « Ça signifie que certains ont la trahison facile, la trahison douce, qu’il ne voit même pas qu’ils trahissent tant pour eux c’est naturel de trahir. Certains personnages sont tellement programmés pour le pouvoir qu’ils peuvent changer de camp », explique Stéphane Juvigny, dans une interview accordée à la Librairie Mollat (disponible en ligne). Cela dit, l’auteur le précise aussi, en politique, la réalité dépasse la… fiction. Comprendre que tout ce que ce roman raconte n’est pas non plus de la « science-fiction ».
Esthétique de la trahison de Stéphane Juvigny paru chez Fayard