Un marché de l’occasion qui s’envole avant de s’éteindre. Des ventes dans le neuf au plus bas mais qui retrouvent des couleurs. Un marché de l’électrique qui poursuit son bonhomme de chemin entrainant dans son sillage celui du VO électrique. Des marques chinoises qui débarquent. Pas facile à suivre ce monde de l’automobile qui compose avec mille changements et évolutions. Tour d’horizon, tendances et repères.
Le marché de l’automobile est bousculé de toutes parts depuis deux ans avec la crise sanitaire, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, la pénurie de semi-conducteurs, la montée en puissance des véhicules électriques, les difficultés logistiques, la multiplication des ZFE-m (zones à faibles émissions mobilité, voir par ailleurs dans ce dossier)… Tout cela s’est traduit par des prix des véhicules neufs (VN) en (forte) hausse, des délais de livraison multipliés par deux, voire davantage encore alors que le pouvoir d’achat des consommateurs lui, est rogné par l’inflation. Bref, compliqué.
Résultat des courses, en 2022 le marché du VN a reculé de 8 % par rapport à 2021 et de 30,95 % par rapport à 2019. Un peu plus de 1,5 million de véhicules ont trouvé preneur, ce qui représente un recul d’environ 700 000 voitures (2,24 millions en 2019). Ces aléas ont, en revanche, profité au marché de l’occasion qui a connu une année 2021 euphorique. Il s’est vendu près de 6 millions de voitures d’occasion (VO), soit une progression de 8,2% en un an. Plus de 3 occasions pour 1 véhicule neuf. Les VO de 2 à 5 ans, ont représenté le plus gros des ventes avec les véhicules de 10 à 15 ans et ceux du plus de 15 ans. Les plus accessibles financièrement mais également les plus… pollueurs. En ce qui concerne les motorisations, le diesel tient la corde puisqu’il a représenté un peu plus de la moitié des ventes (env. 52%). Compte tenu l’offre et de la demande, cela n’a pas été sans conséquences sur l’évolution des prix. Ils ont flambé. Selon l’Argus, le prix moyen des véhicules d’occasion a augmenté de 30 % en France, depuis 2021.
Mais la tendance est à la baisse. Après une année record en 2021, les ventes ont reculé l’an dernier. Et cela continue. En janvier 2023, selon différentes sources, les ventes de VO ont encore chuté de 6,4 % en janvier, avec 415 626 ventes contre 444 118 immatriculations en janvier 2022. Mauvaise nouvelle là encore pour l’environnement puisque seules les ventes des voitures les plus anciennes restent soutenues. Dans le même temps, le marché du neuf a repris des couleurs dans une dynamique de rattrapage. Il a même démarré l’année sur les chapeaux de roues. Les immatriculations ont enregistré une progression de 8,79 % en janvier, totalisant 111 940 unités (contre 102 899 en janvier 2022 ou 155 000 voitures en janvier 2019), annonce la Plateforme automobile (PFA). Le podium des ventes était occupé par la Dacia Sandero 3 devant la Peugeot 208 et la Renault Clio V. Quant à savoir si la reprise s’annonce durable… Bien malin qui peut le dire tant le marché depuis des mois joue au yo-yo. Les difficultés liées à la pénurie de semi-conducteurs semblant se calmer, disons que la situation pourrait (ou devrait) progressivement s’améliorer.
+ 3,5 % pour les véhicules électriques
Les ventes de véhicules électriques continuent à être bien orientées. Avec 203 121 véhicules neufs commercialisés en 2022, l’électrique a représenté 13,3% des ventes du marché automobile français, soit une hausse de 3,5% par rapport à 2021 (source PFA). L’Europe est au diapason puisqu’elles ont représenté 12% des voitures vendues dans l’UE.