En résidence à la Cité musicale-Metz, Airelle Besson retrouve la chanteuse coréenne Youn Sun Nah sur un nouveau projet où elle invite son trio de jazzmen fétiche à unir leurs couleurs à celles de l’Orchestre national de Metz.
Elle l’avoue aisément : ce n’est pas le travail en studio qui motive le plus Airelle Besson. C’est avant tout l’échange, le partage d’émotions qui animent la trompettiste/bugliste. Qui s’incarnent sous de multiples formes et d’innombrables projets collaboratifs : en duo avec Vincent Ségal, Lionel Suarez ou le guitariste Nelson Veras, en trio (Besson/Sternal/Burgwinkel)…
Lauréate des prix Django-Reinhardt de l’Académie du jazz et des Victoires du Jazz dans la catégorie Révélation instrumentale française de l’année, elle est aussi bien une sidewoman demandée qu’une leader et compositrice-arrangeuse affirmée. Elle apparaît aujourd’hui sur une soixantaine d’albums et compte plus d’une centaine de compositions.
Formée par Wynton Marsalis, Pierre Gillet et Kato Havas, elle obtenu le premier prix de jazz au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris avec mention très bien à l’unanimité. Elle a partagé la scène avec Carla Bley, au sein du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden, Philip Catherine, Michel Portal, Manu Katché, Daniel Humair, Baptiste Trotignon, Henri Texier, l’orchestre national de jazz, le big band Lumière de Laurent Cugny…
Airelle Besson aime marier improvisations et dialogues entre musiciens autour de ses compositions ; et mélanger textures instrumentales et vocales. À l’image de son superbe dernier album Try ! avec Isabel Sörling, voyage aérien, sensuel et envoûtant.
Où l’on retrouve le fidèle Benjamin Moussay aux claviers. Il sera présent sur scène aux côtés de l’Orchestre national de Metz, au sein du trio de haute volée qui l’accompagne, avec Stéphane Kerecki à la contrebasse et le batteur de Michel Legrand, François Laizeau.
Et Youn Sun Nah donc, 5 ans après l’expérience menée avec l’Orchestre régional de Normandie. Déjà elle avait écrit sur mesure pour la voix de la coréenne à la grande tessiture, du murmure à l’éclat, qu’elle conçoit tel un instrument comme un autre.
Ce nouveau projet, c’est elle qui en parle le mieux : « À la croisée du classique et du jazz, parfois les sons se croisent, se mêlent et s’entrechoquent, les notes se caressent et se surprennent. Alors deux univers s’apprivoisent jusqu’à laisser éclore l’inattendu, peuplé de textures oniriques, de rêves et de mélodies ».
Habitée par un souci de la précision, Airelle Besson se distingue par sa capacité à dire beaucoup en peu de notes ; dans son jeu, légèreté et délicatesse s’élèvent au-dessus d’une rigueur toute classique. Ce sont de tels moments de grâce auxquels le public messin est convié, un territoire en devenir où la magie s’installe et transporte.