La Ville a décidé d’éponger le lourd déficit de la Fédération des Commerçants de Metz afin de lui permettre de continuer à tenir son rôle de fédérateur et animateur du commerce. Elle prend, aussi, la main sur le marché de Noël.
Ce n’est pas vraiment un scoop mais, depuis plusieurs années déjà, la Fédération des Commerçants de Metz connait des difficultés financières. Les comptes sont désormais dans le rouge vif avec un déficit se situant à plus de 700 000 euros. La crise sanitaire, les mesures de sécurité Vigipirate qu’il a fallu déployer (et financer) lors des manifestations et l’annulation du Marché de Noël en 2020 qui est la plus importante source de recette de la Fédération, ont sérieusement impacté des finances déjà fragiles. S’y ajoute, aussi, une gestion affichant un « certain amateurisme » pour reprendre l’expression de François Grosdidier, lors du Conseil municipal du 11 juillet dernier, qui a pris la décision de voler aux secours des commerçants pour leur permettre de continuer à agir au bénéfice de l’attractivité de la ville. Et compte tenu de l’ampleur des difficultés, pas question de jouer « petits bras ». Metz a sorti le chéquier pour un montant total de 760 000 euros. Pour 400 000 euros (ou un peu moins si les expertises confirment la moindre valeur), la Ville récupère le marché de Noël, autrement dit les chalets et la fameuse pyramide. C’est donc elle qui pilotera désormais l’évènement qui attire, chaque année, des dizaines de milliers de personnes et participe activement à l’attractivité et au rayonnement de Metz. Nul doute que cela se traduira par une montée en puissance du rendez-vous. À cette somme s’ajoute une subvention de 180 000 euros qui s’inscrit dans le cadre du programme des animations 2022 de la Fédération. Enfin, la Ville tire également un trait sur les 180 000 euros que les « commerçants » devaient encore lui rembourser pour l’opération Metz Rebond d’Achat initiée en 2020 afin de relancer le pouvoir d’achat et la consommation. « On efface tout et on recommence ? ». Pas tout à fait. Si la santé financière de la Fédération va s’améliorer et lui permettre d’aller de l’avant, elle est clairement invitée à prendre les mesures qui s’imposent pour renouer avec un modèle économique qui tient la route et des pratiques plus « professionnelles » en matière de gestion. Un plan de continuation (et un budget prévisionnel détaillé) devra être homologué et les charges « courantes » devront être réduites. L’organisation conserve le pilotage de ces deux grands autres évènements : la Grande Braderie programmée en août (le 24, cette année) et la Fête de la Bière et de la Choucroute qui se tient en octobre. À Gilles Bohr, président de la Fédération des Commerçants, et à son équipe qui ont eu le « courage » de prendre les rênes de la Fédération malgré ses difficultés l’an dernier, de jouer.