À Metz comme à Thionville, les transports publics sont à la peine, faute de conducteurs. La concurrence du Luxembourg explique en partie la pénurie de chauffeurs en Moselle mais elle semble surtout liée à l’attractivité du métier.
Le Met a réduit ses cadencements depuis le 20 juin car le réseau de transport en commun manque de conducteurs. D’une part car le taux d’absentéisme est important, de l’autre car il peine à recruter. Pourtant, force est de constater que l’entreprise ne lésine pas sur les moyens pour attirer des professionnels mais également recruter des jeunes, le Met proposant des formations rémunérées à ceux qui n’ont pas le permis transports en commun, par exemple. Primes, 13e mois, mutuelle… Tous les leviers sont activés. Les difficultés de recrutement (et de fidélisation) que connait Le Met n’ont rien d’exceptionnelles. Cela fait des mois et des mois que du côté de Thionville, Kéolis Thionville Fensch, chargé par le Syndicat mixte des transports urbains (Smitu) d’assurer les dessertes locales et transfrontalières, fait face aux mêmes problèmes et avec les mêmes conséquences. Mais où sont donc passés les conducteurs d’autobus ? Au Luxembourg, notamment, car les salaires y sont plus attractifs. Pourtant de l’autre côté de la frontière, les entreprises de transports, notamment publics, disent, elles aussi, ne plus trouver de personnel, y compris dans les pays voisins. Pourquoi ? Parce que les entreprises lorraines (entre autres) ont revu les salaires à la hausse. Parce que les chauffeurs qui assurent des lignes transfrontalières et passent 25 % de leur temps en dehors du Luxembourg sont taxés dans leur pays de résidence. Parce qu’en plus de passer de plus de temps dans les allers-retours domicile/travail – ce qui impacte la qualité de vie -, les déplacements leur coûtent désormais plus chers, compte tenu des hausses du prix des carburants. Bref, aller travailler au Grand-duché a perdu de son attractivité. S’il manque cruellement de chauffeurs c’est bel et bien le métier et les conditions dans lesquelles il s’exerce, qui n’attirent plus. Et qu’il importe, dès lors, de repenser. Comme pour l’hôtellerie-restauration mais c’est un autre sujet.